Yves Larvor

Photographe portraitiste basé sur Brest et amoureux de la photo de rue, il choisit de travailler sur les portraits de rue, statiques et dynamiques. Son engagement au travers de la création de la revue STRAED (rue en breton), lui permet de regrouper différents talents de la photographie urbaine , auteur(e), dessinateurs et photographes. Elles lui permettent d’enrichir sa vision de la rue et de chercher en permanence de nouveaux talents.

« Mon travail est basé sur mes déambulations urbaines à la recherche de ces moments qu’on ne perçoit que si on se pose dans un espace et que l’on observe. Même si les photos donnent l’impression d’être prises parfois de manière rapide, elles sont toujours en adéquation avec ma période d’observation qui précède. Je ne me cache pas avec mes appareils argentique ou   numérique, équipés de mon 35,50 mm ou du 85 mm. Seuls mes objectifs restent de petites tailles pour éviter d’effrayer les badauds. J’aime régler mon boîtier à la vitesse de celui que je prends en photo. Mes sujets sont souvent posés, à la limite de l’immobilisme ainsi le cadre environnant et les badauds eux s’impriment sur le capteur de façon abstraite sans importance venant mettre en avant mon sujet. Toujours sans pied pour me permettre de me déplacer plus vite et de mieux me placer pour capturer la lumière et l’instant.

J’ai découvert par cette méthode des personnalités, mais aussi des compositions entre personnages qui se créent devant moi avec une justesse chirurgicale dû au hasard. Rentrer indirectement dans l’émotionnel et la compréhension de la population brestoise par leurs actes dans la rue.

Le seul vrai filtre en photo est celui du photographe et implique prendre  plusieurs éléments en considération : Le tri qu’il s’accorde à faire une fois rentrer chez lui et seul devant ses photos, le respect du droit moral, la découverte de tous les acteurs de vie sur ses photographies, un profond amour de la vie urbaine et de la rencontre de rue. Ce sont tous ces préceptes qui m’aident dans mes choix. Jamais de « sans domicile fixe » assis par terre, pas cet homme assis à la terrasse avec sa bière, pas cet enfant qui pleure, ce monsieur fait la grimace, cette dame qui me jette un regard sombre à la vue de mon boîtier….

Les portraits de rue regroupent certaines de mes rencontres, de ces situations et scènes, parfois seul ou en groupe. Je fige un regard sur une appropriation urbaine, les traces et la mémoire dans le temps de Brest et de ces habitants singuliers.

Les photos ne sont pas volées , je prends des instants de vie à  la volée. »